Pouvoir by Valls

Pouvoir by Valls

Auteur:Valls
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Stock


La révolution des primaires

Jusqu’au brusque retournement de l’été 2009, la panne a longtemps paru totale au Parti socialiste sur ce sujet. Dans son « Texte d’orientation politique pour 2008-2011 », la direction actuelle du Parti socialiste déclarait ainsi en décembre 2008 : « Nous n’admettons pas de voir notre parti se transformer progressivement en un parti au service d’une candidature. C’est la raison pour laquelle il faut en finir avec la présidentialisation des enjeux au sein du PS. On ne peut dénoncer à la fois la nature présidentialiste du régime à la tribune de l’Assemblée et importer au sein de notre organisation tous les principes de fonctionnement de la Ve République. »

Il aura fallu le désastre des élections européennes en juin 2009 – et le risque d’une nouvelle éviction du second tour de l’élection présidentielle – pour forcer le PS à sortir de sa léthargie et de son hypocrisie. Et cela n’aura pas été sans mal !

Défendue avec brio durant des mois par Arnaud Montebourg et Olivier Ferrand, l’organisation de primaires pour 2012 s’est longtemps heurtée à de sérieuses réticences au sein de l’appareil. Elle bousculait trop le confort des vieilles habitudes et l’équilibre des petits calculs. Beaucoup de responsables craignaient de voir s’effondrer leurs châteaux de cartes sous l’effet d’un tel appel d’air. Et déjà la pusillanimité prenait ses airs de sagesse et de vertu : « c’est trop tôt », « c’est trop risqué », « c’est trop compliqué ». L’affaire paraissait entendue : la belle idée aurait droit à un enterrement de première classe.

En déclarant le premier, dès le 14 juin 2009, ma candidature aux primaires, j’ai voulu mettre un pied dans le pas de la porte avant qu’elle ne se referme. Dans la limite de mes moyens, j’espérais ainsi renverser les inerties par la stratégie du fait accompli.

Au cours du mois d’août 2009, la multiplication des coups de boutoir ont eu finalement raison des résistances du vieil appareil. Débordée par diverses initiatives des « quadras » et déstabilisée par les ralliements successifs de plusieurs « éléphants », la direction du PS a finalement été contrainte, à l’automne, de soumettre la question des primaires à un référendum interne.

Le 1er octobre 2009, une large majorité des militants a ainsi pu voter en faveur de leur organisation pour l’élection présidentielle de 2012. In extremis, le réflexe de survie l’a emporté sur nos blocages contre la personnification du pouvoir.

Cette procédure permettra en effet de trancher, d’un coup net, les deux problèmes qui minent notre fonctionnement et sapent notre crédibilité : la reconstruction d’un projet et la restauration d’un leadership. Par leur principe même, les primaires ont en effet vocation à régler simultanément la confrontation des personnes et le débat des idées.

Les adversaires de cette démarche ont longtemps insisté sur la nécessité de définir le projet avant de désigner le candidat. Hélas, l’expérience de la vie politique montre que l’échange de convictions est trop souvent parasité par les conflits d’intérêts. Sous des directions sans autorité claire et reconnue, seules des synthèses sans substance recueillent le consentement de tous.



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